Attribution qui manipule les émotions
On doit cette expérience de 1970 à Storms et Nisbett.
Les auteurs travaillent sur une population de personnes souffrant d'insomnie et vont créer trois groupes distincts :
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Groupe 1 |
Groupe 2 |
Groupe 3 |
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Prétextant une étude sur le rêve, on donne un placebo à ce groupe sensé les énerver | Prétextant une étude sur le rêve, on donne un placebo à ce groupe sensé les détendre | Ce groupe ne reçoit aucun placébo |
On va ensuite mesurer le temps que les sujets vont mettre à s'endormir.
Les résultats sont les suivants :
Groupe 1 (excité): |
Met moins de temps que d'habitude pour s'endormir |
Groupe 2 (détendu): |
Met plus de temps que d'habitude (52 min au lieu de 37) |
Groupe 3 (témoin): |
Ne change pas de l'habitude |
Les hypothèses explicatives sont les suivantes :
Les sujets du groupe 2 (sensés être détendus) ne pouvaient pas attribuer leurs problèmes d’endormissement aux cachets qu’il avait pris ; donc faire une causalité Externe. Cela va donc renforcer sa causalité Interne et il va mettre davantage de temps que d’habitude pour s’endormir.
Les sujets du groupe 1 (sensés être énervés) peuvent attribuer sans soucis leurs problèmes aux cachets qu’ils avaient pris et donc faire une causalité externe. Apaisé par cette attribution le dégageant lui-même de la causalité, il va mettre moins de temps pour s’endormir.
Storms, Michael D.; Nisbett, Richard E. Insomnia and the attribution process. Journal of Personality and Social Psychology, Vol 16(2), Oct 1970, 319-328.