On doit cette expérience datant de 1999 à Channouf, Canac et Gosset.
Ces chercheurs ont demandé à des personnes de participer à une expérience présentée comme une tâche d’analyse lexicale.
Il s’agissait en fait d’un prétexte pour tester l’effet éventuel des images subliminales.
Le sujet était devant un écran d’ordinateur sur lequel s’affichaient différents mots pendant 800 millisecondes. Le sujet devait dire, le plus rapidement possible, si le mot apparut était en français ou pas.
Entre chaque mot, une image apparaissait pendant 45 millisecondes (temps d’affichage inclus), ce temps ne permettait pas de reconnaître l’image qui était aussitôt confondue avec différentes courbes entrecroisées complexes.
Le même scénario (mots présentés + image subliminale) se répétait quinze fois de suite.
- Pour un premier groupe de sujet, l’image subliminale qui apparaissait était une bouteille de Coca-Cola.
- Pour un second groupe, l’image subliminale était une bouteille d’Orangina.
- Pour un troisième groupe, l’image subliminale était une table.
A la fin de l’expérience, chaque sujet se voyait offrir un rafraichissement.
Les résultats sont les suivants :
Choix des personnes selon le stimulus utilisé :
Stimulus subliminal utilisé |
|||
Choix de la boisson |
Coca-Cola |
Orangina |
Table |
Coca-Cola |
50 % |
36,7 % |
23,3 % |
Orangina |
40 % |
43,3 % |
16,7 % |
Aucune |
10 % |
20 % |
60 % |
On remarque que lorsqu’une bouteille est présentée comme stimulus subliminal, il conduit davantage les personnes à accepter une boisson. En effet, 85 % en moyenne contre 40 % seulement avec l’image de la table.
Ainsi, le désir de boire semble être activé par l’image subliminale d’une boisson.
Cependant, le type de stimuli en lien avec la boisson (Coca ou Orangina) n’oriente pas vraiment le choix de celle-ci. Même si ici un faible lien tendanciel peut être avancé.
D’autres recherches ont retrouvé les mêmes résultats. Pour exemple, Guégen, Fischer-Lokou et Lépy en 2004 ont retrouvé à peu près les mêmes pourcentages. 75 % des personnes soumises au mot subliminal « boire » ont accepté la boisson proposée en fin d’expérience contre 35 % pour le mot subliminal « croire ».
Pour conclure, nos besoins physiologiques peuvent donc être activés en utilisant un message subliminal. En revanche, les auteurs s’entendent à dire qu’orienter notre choix paraît impossible.
De plus, il est vraisemblable que l’on puisse, grâce à cette technique, activer dans l’immédiat des besoins existants, mais on ne peut pas créer de nouveaux besoins, comme en témoigne une autre expérience de Palmatier et Bornstein en 1980.
Ils observent qu’après avoir été soumis à des images subliminales de cigarettes, les fumeurs s’en grillent une plus rapidement après l’expérience qu’un groupe contrôle (non soumis aux images). Cependant, les non-fumeurs soumis aux images ne se mettent pas à fumer.
Pour finir, aucun effet à long terme n’a été constaté par rapport à l’usage de cette technique. (Exemple : perdre du poids…)
Channouf, A., Canac, D. & Gosset, O. (1999). « Non-specific efferts of subliminal advertising », European Review of Applied Psychology, 49, l , pp.13-21
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