Généralités sur la notion d’influence

par 295mem
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L’Influence sociale est une notion banale, quotidienne. Elle serait inhérente à la vie en société.

On ne peut parler de l’influence sociale sans traiter de la notion de normes sociales.

En effet, malgré la diversité de nos actions et pensées, celles-ci sont en fait incroyablement régulées.
La plupart de nos comportements sont très encadrés.

Voir le chapitre sur les normes
L’absence de normes serait paralysante. Sans support social, on implose. Les Normes sociales existent à tous les niveaux.

Les cadres de références collectifs (normes) sont le produit des interactions des Sujets entre eux. Chacun va converger vers les réponses des autres (influence mutuelle ou conformisme).
La convergence ne se fait pas forcément autour d’une moyenne.

Dans son sens large, on peut définir l’influence sociale comme suit :
« L’influence sociale concerne les processus par lesquels les individus et les groupes façonnent, diffusent et modifient leurs modes de pensées et d’actions lors d’interactions sociales réelles ou symboliques. »
Dès le début du siècle, avec la psychologie des foules de Le Bon, on observe deux influences théoriques contradictoires.

  • La première approche insiste sur l’imitation et les ressemblances entre les gens pour expliquer les phénomènes collectifs et individuels.
    Cela débouche sur les travaux sur la conformité, la comparaison sociale ou encore la soumission à l’autorité.
    Le problème est que ce courant est incapable d’expliquer l’innovation, la dissidence.
  • La deuxième approche insiste, quant à elle, non plus sur la conformité, mais sur les conflits qu’elle traverse.

Les recherches sur l’influence identifient une source et une cible, un message, son contenu et son support.
On y trouve toujours un balancement entre les explications de types cognitives (ex : incertitudes) et les explications en termes de socio-affectifs ou relationnels (ex : sentiment d’appartenance au groupe).
On distingue habituellement deux types d’influence :

  1. « Informative » : contenu dans le message explicite
  2. « Normative » : indépendante du contenu du message, elle renvoie au système de valeur.

Il faut également différentier l’influence manifeste de l’influence latente. Cette dernière est plus dure à détecter puisqu’elle est différée dans le temps, progressive et inconsciente.

Il existe deux types d’influence des majorités :

  1. Elle peut être quantitative : elle détient son pouvoir du nombre même de ces adhérents (voir exemple : « Effet Asch »)
  2. Elle peut être qualitative : elle détient son pouvoir de sa compétence, de son prestige, de son autorité légitime ou non.

Communications sociales informelles dans les groupes :

Il peut y avoir des écarts entre les opinions dans un groupe. Il peut alors surgir des pressions à l’uniformité pour atteindre ou restaurer l’homogénéité, le consensus.
En effet, il est perçu comme nécessaire pour atteindre les objectifs. Il va y avoir des forces à communiquer pour résoudre les divergences.
Plus le groupe est cohésif, plus les sujets cherchent à communiquer pour limiter les écarts.
Il peut y avoir une mise à l’écart éventuel de certains.
En effet, Plus il y a divergence, plus il devrait y avoir convergence.
Or, à partir d’une certaine différence, on ne va plus prendre en compte les réponses de l’autre ; on ne fait plus de concession. C’est trop différent pour être pris en considération.

Le postulat de base est le suivant :

Il existe une tendance à estimer ses propres opinions et capacités
Si on a une absence de moyens objectifs d’évaluation de ses capacités, opinions ou performances, (c’est courant), on va se comparer à autrui.
La comparaison à autrui (la réalité sociale) est un substitut à la réalité physique.
Le degré d’incertitude est corrélé avec le consensus social, synonyme de vérité pour les sujets.
Le besoin d’atteindre le consensus serait premier, puis vient la diminution de l’incertitude. C’est un point de vu plus motivationnel que cognitif.
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Voir l’expérience de shérif sur l’effet autocinétique.
On voit que la conformité au groupe pourrait être plus importante que le souci de vérité. Moscovici nous dit que « de ce point de vue, l’objectivité est intersubjective ».
Les gens cherchent donc à faire une estimation précise de leurs capacités ou opinion, ils vont alors se comparer à des personnes relativement proches d’eux.

Lorsque ces personnes « proches de nous » ne sont pas présentes, on cherche à réduire l’écart entre les opinions des personnes présentes et les nôtres. C’est un besoin. Il va y avoir pression à l’uniformité et donc au conformisme.
L’écart ne doit pas être trop important pour se comparer, si l’écart est trop important, il va y avoir une production de la déviance.

La pression à l’uniformité sera fonction :

  • De la pertinence des opinions et capacités en question pour le groupe
  • De l’importance du groupe pour l’individu.

Ainsi et pour conclure « Qui se ressemble, s’assemble »

Le problème des capacités tient en ce sens qu’on n’atteint jamais le repos social. On cherche toujours à faire mieux que les autres dans un esprit de compétition et donc de choisir quelqu’un que l’on estime pour chercher à le dépasser.

La notion de comparaison sociale va être reprise par un certain nombre d’autres auteurs et va être retravaillée.

Lorsqu’on se compare aux autres, on cherche à la fois à se conformer, mais aussi à se différentier.
Pour ce, certains sujets vont avoir recourt à ce que l’on appelle : la conformité supérieure de soi ou « l’ effet PIP » (Primus Inter Pares) que l’on doit à Jean-Paul Codol en 1975.
Les individus jonglent entre la nécessité d’être à la fois conforme et singulier. L’effet PIP correspond à celui qui va se présenter comme étant encore plus dans les normes que les autres.

A l’inverse de la conformisation, il existe donc aussi la différentiation sociale :

Elle permet l’originalité sociale, la créativité sociale, l’émergence de l’innovation selon Lemaine.

En effet, la comparaison sociale (la référence à autrui) peut aussi conduire à de la différentiation sociale et non plus à du conformisme.
Lorsque la comparaison à autrui est menaçante pour l’identité, on cherche à la restaurer à travers la différence, l’altérité, la création puis l’accentuation de cette hétérogénéité.
On cherche à se rendre incomparable en introduisant des nouveaux espaces de comparaison, échappant ainsi à la mauvaise image de soi.

Qu’est-ce qui rend  le changement possible ?

Influence et changement :

Cela provient d’individus faisant partie de la majorité qualitative.

L’idée peut se résumer ainsi : « Pour renverser le roi, il faut être le roi soi-même. »
L’innovation peut venir d’un individu particulier qui doit avoir gravi les échelons, gagné la confiance des autres, par un conformisme initial.
Les seules personnes pouvant apporter l’innovation sont celles qui ont le pouvoir et qui sont fidèles à leurs positions (consistance) (exemple : Marx, Freud, Copernic…)

Une minorité au départ n’a aucun pouvoir. Elles vont l’obtenir grâce à leur style de comportements qui doivent être consistant.

Voir expérience sur l’influence minoritaire
L’influence de la minorité est indirecte, latente et différée, mais se poursuit dans le temps.
Alors que l’influence des majorités, c’est l’inverse à tous les niveaux.

Le conflit peut être considéré comme rapport entre agents sociaux.
On a deux dimensions distinctes :

  1. Cognitive (le désaccord versus l’accord)
  2. Relationnelle (contrariété, animosité, antipathie versus bienveillance, amabilité)

Si on a désaccord/bienveillance : possibilité de négociation au niveau cognitif et donc possibilité de changement positif
Si on a accord/ bienveillance : statu quo, reproduction
Si on a désaccord/animosité : Absence de négociation, pas de changement possible
Si on a accord/animosité : Répulsion, on va changer, modifier son point de vue.

Aussi le conflit peut-il être bénéfique ou pas.

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