On doit cette étude, datant de 2004, à Wagner-Egger et Joris.
L’exposé qui suit est un résumé de leurs études.
Cette recherche rend compte des croyances quant aux effets de la pleine lune sur le monde vivant et le comportement humain.
Les études scientifiques qui ont tenté de mesurer d’éventuels effets de la pleine lune sur l’être humain sont équivoques, bien que les conclusions soient le plus souvent négatives.
Les auteurs de cette étude ont recensé environ 70 recherches scientifiques à partir des bases de données PSYCHINFO et MEDLINE.
La majorité de ces études (environ 40) concluent en l’absence d’un lien statistiquement significatif entre le cycle lunaire (les périodes de pleine lune en particulier) et le comportement humain dans le contexte des hôpitaux, de la police, ou concernant les suicides ou les tentatives, les accidents de voiture ou d’avion et le nombre des accouchements.
Cependant, une trentaine de recherche mettent en évidence un lien entre cycle lunaire et comportements humain, et ce, dans les mêmes domaines que cités précédemment.
D’une manière générale, les auteurs signalent que « La nature statistique de ces études, positives comme négatives, rend en outre leurs résultats passablement dépendants de la méthode utilisée et difficiles à interpréter en termes de certitudes. »
Ils concluront en ces termes : « Ainsi, l’approche scientifique des effets de la lune sur l’humain n’offre ni certitude, ni unanimité. Tout au plus apporte-t-elle un soutien plus fort aux détracteurs des influences de la lune qu’à leurs partisans. »
Cependant, l’étude des représentations sociales de la pleine lune ne s’intéresse bien évidemment pas à la réalité ou pas d’une quelconque influence. Les informations évoquées sont importantes dans le sens où le contexte « de flou scientifique » déterminent, sans nul doute, les représentations sociales de l’objet, à savoir : la pleine lune.
La symbolique lunaire
La lune est chargée de symbolisme. Elle est l’opposé du soleil qui est chaud, sec, actif et positif. Dans de nombreuses cultures le soleil est rattaché au masculin, tandis que la lune est, quant à elle, négative, passive, humide, froide et féminine. Chez les Incas, la lune était d’ailleurs considérée comme « la femme du soleil ».
D’autre part, la lune est souvent mise en rapport avec le corps et divers aspects de la sexualité humaine, à l’instar du soleil qui figure l’esprit.
De l’observation de l’aspect cyclique de la lune a souvent découlé, par analogie, les cycles du monde vivant et des humains en particulier.
ImageLa lune est souvent associée à la mort. Aussi, l’aspect évolutif des phases de la lune fait-elle de celle-ci un symbole de transformation et de métamorphose. On peut prendre l’exemple des loups-garous (terme apparu au XII ème siècle) et des vampires ou encore des métamorphoses de l’individu normal (excitation, colère, violence…)
Au niveau symbolique, on a également l’opposition, bien connue, entre nature et culture. On peut cependant avancer que l’explication serait que la femme est plus proche de la nature et l’homme de la culture.
Les croyances lunaires
Concernant le caractère et l’esprit, la pleine lune aurait une action sur les émotions et l’humeur. En effet, elle favoriserait l’irritabilité, l’excitabilité, la colère, la violence, la mélancolie et serait capable de mener à la folie ou au crime.
Pour illustration, les Grecs de l’antiquité nommaient les malades mentaux et les épileptiques « séléniaques » de senelê : la lune. On trouve aussi cette référence dans les cultures européennes avec les « lunatiques » d’origine latine.
Au niveau du corps, la pilosité (les cheveux en particulier) et la pousse des ongles seraient traditionnellement influencés par la lune.
On prête également à la lune une action sur le rythme biologique dans son ensemble (circulation du sang, infections, verrues, affections respiratoires, troubles de la vue…)
Les influences physiologiques semblent se partager entre effets positifs et effets négatifs. En effet, si la lune est généralement tenue pour responsable d’impacts néfastes, sa plénitude est parfois associée à la guérison de telle ou telle maladie. Aussi, dès le Moyen Âge en Europe, on dit qu’elle aurait un impact positif sur le désir sexuel de l’homme et sur la qualité de son sperme. De la même façon, les menstruations féminines sont mises en parallèle avec la périodicité lunaire, tout comme la grossesse et les accouchements.
Dans le sens général, les représentations sociales correspondent à des théories de sens commun sur des objets du réel, ici la pleine lune.
Les croyances sur les influences de la pleine lune existent et circulent, certains y adhèrent, d’autres pas. Comme nous le découvrirons plus loin, les représentations sociales de la pleine lune sont traversées par certains principes organisateurs fondamentaux, à savoir les oppositions :
- Nature/culture
- Homme/femme
- Fous/ « normaux »
Si les croyances revoient aux effets de la peine lune, les représentations sociales englobent tant les croyances que d’autres aspects de la lune (descriptifs, pratiques, sentimental…)
Les auteurs de cette recherche ont réalisé diverses enquêtes afin de mieux cerner les représentations sociales de l’objet. En effet, ils ont fait passer des entretiens, des évocations de mots (par associations libres), un questionnaire, une étude de cas et ont finalement réalisé une expérimentation.
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