Les représentations sociales sont nées du concept sociologique de représentations collectives énoncé par Durkheim.
Pour situer le concept de représentations sociales :
On a l’opinion, l’attitude, la représentation et l’idéologie.
Ce découpage allant du particulier au général, de l’individuel au collectif, mais aussi du plus récent au plus ancien, du plus fragile au plus stable.
De nombreux scientifiques, tel que Denise Jodelet, s’accordent pour définir la représentation comme « une forme de connaissance, socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique et concourant à la construction d’une réalité commune à un ensemble social. »
Le concept de représentation sociale permet de mieux comprendre les individus et les groupes en analysant la façon dont ils se représentent eux-mêmes, les autres et le monde.
Leurs analyses jouent un rôle essentiel pour l’étude du sens commun, mais aussi celles des relations sociales au sens large.
Selon Moscovici, une représentation sociale comporte trois dimensions :
L’attitude, l’information et le champ de représentation.
Aussi Abric propose-t-il en 1976 la théorie du noyau central :
Selon ce modèle, une représentation sociale s’organise autour d’un noyau central, composant fondamental qui détermine la signification et l’organisation de la représentation. Ce noyau est consensuel et collectivement partagé. Il se caractérise par une cohérence, une stabilité qui lui permet de résister aux changements.
D’autres d’éléments sont dits « périphériques » parce qu’ils sont plus instables et moins prégnants dans la représentation ; ces éléments s’organisent autour du noyau central.
- On a d’un côté : Le système central qui est le fruit des déterminismes historiques, symboliques et sociaux et qui structure les pensées relatives à l’objet.
- On a d’un autre côté : Le système périphérique, en prise avec les contingences quotidiennes, qui permet, dans une certaine mesure, l’adaptation de la représentation à des contextes sociaux variés.
Flament utilise la métaphore du « pare-chocs » pour expliquer que le système périphérique absorbe les conflits entre la représentation et la réalité. Il y a adaptation du système périphérique, en vertu d’un principe d’économie et en cohérence avec le noyau central.
D’après Abric, les représentations sociales comportent quatre fonctions principales :
- Une fonction de savoir :
Elles vont permettre, par leurs contenus, à la fois de comprendre et d’expliquer la réalité. Ces savoirs « naïfs » vont permettre la communication et les échanges sociaux. - Une fonction identitaire :
Les représentations sociales servent à définir l’identité sociale de chaque individu et ainsi préservent la spécificité des groupes sociaux. Cette fonction va intervenir dans les processus de socialisation ou de comparaison sociale. - Une fonction d’orientation :
Les représentations sociales vont permettre au sujet d’anticiper, de produire des attentes, mais également de se fixer ce qu’il est possible de faire dans un contexte social particulier. - Une fonction justificatrice :
Elles peuvent aussi intervenir a posteriori et ainsi servir à justifier nos choix et attitudes. Par là, elles jouent un rôle essentiel dans le maintient ou le renforcement des positions sociales.
Ce cours traite d’une forme classique et prototypique de la pensée sociale : les représentations sociales. Il est retracé l’histoire du concept, depuis Durkheim en 1898 à Moscovici en 1961, et il est présenté trois grandes approches actuelles.
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