On doit cette expérience datant de 1995 à Aronson et Steele.
Ces auteurs mettent en pratiquent l’hypothèse formulée par Leyens ; le stéréotype lui-même, la « réputation » dont les groupes font l’objet, aurait un effet direct sur les performances du groupe notamment quand il est rendu saillant, activé.
Les auteurs font passer à des étudiants de couleur noire et de couleur blanche un test verbal qui entre normalement dans la mesure de l’intelligence.
Ils présentent aux sujets le test de trois manières différentes afin de tester l’effet de la menace sur les performances des sujets :
Le groupe stigmatisé sait qu’il a la réputation d’être faible. On note, dans cette expérience, une efficacité de la menace.
Situation de non menace |
Situations de menace |
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Groupe 1 |
Groupe 2 |
Groupe 3 |
La tâche à réaliser est présentée comme un jeu | La tâche à réaliser est présentée comme un test de mesure de l’intelligence | On n’évoque plus la mesure de l’intelligence, mais sur la page de garde du protocole est demandé « la race » |
On ne note aucunes différences de performances entre les deux groupes de sujets | L’induction de la menace du stéréotype fait chuter les performances du groupe stigmatisé ; ici les sujets de couleur noire. |
C. M. Steele, J. Aronson. Stereotype Threat and the Intellectual Test Performance of African Americans. Journal of Personality and Social Psychology, vol. 69, no 5, novembre 1995, p. 797-811