Les rumeurs

par Paul

Les travaux sur les rumeurs datent de la seconde guerre mondiale.

Au sens large, c’est un bruit qui court. Une affirmation générale qui est présentée comme vraie sans qu’aucunes données concrètes permettent de vérifier son exactitude (ex : rumeurs de complots, rumeurs d’Orléans).

À noter: Lorsque l’on transmet un message à une personne, on peut constater que lorsque le message est relayé, ce dernier se modifie dans le sens d’une perte de détails voir d’une reconstruction différente. L’interprétation du receveur peut amener des éléments qui se rajoutent à l’histoire. Il arrive qu’à la fin l’histoire ne soit plus du tout la même.
On représente la transmission des messages par le schéma suivant :

La rumeur fonctionne toujours par le bouche-à-oreille et peut se nourrir du manque d’information. En effet, quand les canaux officiels sont défaillants, les gens ont plus besoin de construire des informations pour pallier ce manque.

La rumeur est à la foule ce que le mythe est à la société.
Les fonctions du mythe se retrouvent dans les fonctions de la rumeur.
Transmettre une rumeur n’implique pas d’y croire. La rumeur répond à un certain besoin, une utilité sociale.

On peut distinguer 4 facettes complémentaires qui sont plus ou moins saillantes :

L’assimilation sociale : Elle contribue à rendre les gens semblables entre eux. La rumeur va servir à rappeler aux gens qu’ils ont les mêmes conditions de vie, les mêmes pratiques ou qu’ils appartiennent aux mêmes catégories sociales.
On peut prendre comme exemple les rumeurs sur les parkings souterrains, tout le monde peut s’y retrouver. On va raconter la rumeur à quelqu’un pour qui elle va être pertinente à un moment donné. Les rumeurs se rapportent d’une façon ou d’une autre à l’actualité.

La différentiation sociale : Avec la différentiation. Nous/Eux, « Ils sont plus nombreux, plus agressifs », on renforce l’assimilation sociale. La plupart des rumeurs imputent quelque chose de très négatif au groupe différent ou à certains individus de ce groupe.

Théorie naïve : Elle réfère aux deux points précédents.

La valeur pragmatique : La fable prend des allures de morale. Cela renvoie à une conclusion pratique, un conseil.

les-rumeurs

Les ingrédients des rumeurs : On a 4 points

L’attribution : Une rumeur va manifester de l’attribution. On va attribuer quelque chose à quelqu’un. Il existe deux grandes formes d’attribution avec un phénomène commun : L’attribution de compétences versus anonyme. Ces deux formes ont en commun que la compétence en question doit être reconnue par les partenaires de la situation. Le « On » doit être identifié comme partenaire de la situation, donc fiable, dont on peut s’estimer proche (référence à l’assimilation sociale). Dans les deux cas, le contact avec la source est toujours médiatisé : « c’est l’ami d’un ami qui m’a dit que… ». Les auteurs parlent « d’évanouissement de la source ».

La négativité : Souvent les rumeurs ont un contenu aversif. En procédant à une analyse de contenu des rumeurs, les auteurs ont pu établir différentes catégories de rumeurs (Rumeurs de craintes, d’angoisse, de corruption et d’espoir). On peut dire que les rumeurs sont presque toujours négatives, on a très peu de rumeurs d’espoir. Les plus fréquentes sont les rumeurs d’agression qui ciblent un groupe social.

L’implication : La rumeur concerne les gens qui la propagent. Ça les touche.

L’instabilité : Au fur et à mesure de la chaîne de propagation de la rumeur, elle va se transformer. On a toujours le noyau de la rumeur

Ce qui est curieux dans le phénomène des rumeurs, c’est qu’elles ne disparaissent pas toujours.
On représente le cycle de la rumeur comme suit :

Parfois, la rumeur peut être contrôlée sous forme de coup politique. Par exemple, des personnes peuvent lancer une rumeur qui dit que l’essence va augmenter. Cela peut être une manière de préparer la population en observant les réactions.

Les transmissions s’opèrent, car les personnes présentent l’information comme un scoop. Ils ont créé un lien social et l’intérêt est centré sur eux.

Le proverbe qui dit « il n’y a pas de fumée sans feu » est totalement faux puisqu’une rumeur peut être totalement inventée, irrationnelle, sans aucune base concrète.

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